La Vache Brune se retrouve dans 3 régions françaises : le Nord-Est, le Sud du Massif Central et le Nord des Pyrénées. Originaire de Suisse, on l’appelait autrefois la Brune des Alpes.
Les origines de la Vache Brune
La Brune des Alpes est une race qui semble particulièrement ancienne, comme en témoignent des fossiles retrouvés dans des pallafites de lacs suisses. Elle appartient au rameau brun, et semble descendre de croisements entre bos taurus primigenus, ou aurochs, et bos taurus crachyceros, sous-espèce de bovins apparue plus récemment. Ces croisements datent du Néolithique et pourraient être à l’origine d’une majeure partie du bétail européen. Diverses hypothèses ont été formulées concernant son origine exacte, qui reste mal connue. Elle est peut-être arrivée en Suisse avec les peuples venus de l’Est à la chute de l’Empire romain. Dans tous les cas, la race est installée depuis longtemps dans l’est de la Suisse. Elle y a été soumise à la dure sélection des vallées alpines et à la rudesse des alpages pendant plus d’un millénaire. Les frontières naturelles formées par les chaînes de montagne et les rivières, et l’absence de voies de communication a conduit à l’isolement des populations de bovins bruns. Chaque région a ainsi développé sa race, donnant des variantes blondes, brunes, grises, brun-rouge et même pie au contact de la simmental, l’autre race dominante en Suisse, très présente aujourd’hui dans l’Ouest du pays. Le poids, la corpulence et la taille des animaux présentent également des variations suivant la région où elle se trouve, en adaptation à la fertilité des sols et à la rigueur du climat. Au xvie siècle, douze types différents de brunes étaient répertoriés. Limitée par une alimentation fruste et des méthodes d’élevage assez primitives, les bovins de l’époque sont seulement utilisés pour le travail et la production de viande, et demeurent d’une importance secondaire pour la population.
La morphologie de la Vache Brune
Elle porte une robe brune uniforme allant du gris foncé au gris argenté, sauf le mufle plus clair. L’extrémité des cornes est noire. Les muqueuses sont foncées. L’intérieur des oreilles est velu et de couleur blanche, faisant penser à de la peluche.
C’est une vache de grand format ; elle mesure 1,4 m au garrot pour 650 à 750 kg pour les femelles et 1,5 m pour 1 000 kg pour les mâles.
Les aptitudes de la Brune
Autrefois appréciée pour sa triple aptitude lait/viande/travail, la sélection et le contexte actuel ont orienté la race vers une spécialisation dans la production de lait.
Le potentiel laitier de la brune est reconnu depuis toujours. En effet, dès le xixe siècle on note en Suisse que la production laitière de cette vache est très intéressant. Le troupeau du couvent d’Einsielden produit par exemple en moyenne 2 800 L de lait par vaches et par an entre 1872 et 1903, ce qui est très correct à l’époque. Des productions moyennes de plus de 4 700 L sont enregistrées en plaine en Suisse en 1936, et une vache, Maggi, est connue dans les années 1920 pour avoir atteint la production alors exceptionnelle de 9 653 L de lait en un an avec 3,8% de matière grasse, ce qui est exceptionnel à l’époque. La brune est par ailleurs réputée pour conserver une bonne production malgré des conditions difficiles, ce qui en fait une race appréciée en montagne et sur des sols pauvres. Ainsi, en Suisse en 1936 un troupeau a été enregistré avec une production moyenne annuelle de 3 800 L de lait à 2 300 m d’altitude. Sa rusticité et sa capacité à s’adapter à une alimentation pauvre lui permettent de se distinguer de races comme la normande, qui était plus productive à la sortie de la guerre mais voyait sa production fortement diminuer dans des conditions moins favorables que les riches pâtures de Normandie. C’est pourquoi la brune s’installe facilement à cette époque dans des régions aux sols pauvres.
Le lait de la brune est réputée pour sa capacité à être transformé en fromage. Il comporte en effet une bonne proportion de matière azotée, sans être excessivement gras. Lorsque l’on commence à s’intéresser sérieusement aux taux protéiques dans les années 1960, la brune devient donc particulièrement intéressante pour les éleveurs.
Elle est classée mixte, mais elle a avant tout un bon potentiel laitier, avec une production moyenne de 7 800 kg de lait par lactation. Il est riche en matières grasses (41 g/l de taux butyreux) et en protéines (33,7 g/l), et est intéressant pour la production de fromages de qualité. Ses qualités fromagères viennent également de la composition de ses caséines : 64 % des animaux possèdent le gène leur permettant de produire le variant B de la Kappa-caséine, qui favorise la transformation en fromage.
La Vache Brune n’est elle pas une race à viande ?
La race était autrefois réputée pour ses qualités bouchères. Ainsi au xviie siècle, le couvent d’Einsiedeln en Suisse valorisait bien les bœufs gras qui partaient pour Zurich, ainsi que les veaux qui pouvaient être vendus avant l’âge de deux ans. Dans sa description de la race en 1949, Huguier considère que la race n’est pas très bien adaptée à la production de viande. En effet c’est un animal osseux, avec des rendements de carcasse faibles, dépassant rarement les 55 %, à la viande peu persillée et aux veaux peu précoces et peu recherchés par les bouchers. Elle est de ce point de vue bien en deçà d’autres races mixtes comme la normande, et bien sûr des races bouchères spécialisées comme la limousine et la charolaise, mais garde tout de même un potentiel un peu plus important que les laitières spécialisées. Elle a en effet une croissance un peu plus importante que celles-ci. À partir de 1968, des semences de brown swiss, version américaine de la brune, sont importées en France, et par cette décision controversée par certains éleveurs qui voulaient conserver un potentiel boucher chez leurs animaux, la race s’oriente vers la spécialisation laitière aux dépens de la conformation et des aptitudes bouchères. Ainsi la race est de plus en plus spécialisée dans la production de lait, et la conformation des animaux se réduit petit à petit.
La brune est aussi appréciée pour sa fécondité, sa longévité, ses qualités de marcheuse, son endurance et son adaptation au plein air en montagne. C’est également une race précoce, et dès son arrivée dans le Sud-Ouest de la France elle était réputée pour pouvoir être fécondée à partir de 18 mois, contre 24 mois pour la gasconne et la saint-gironnaise. La brune était aussi réputée pour ses qualités au travail, même si elle n’avait pas la résistance de race comme la gasconne, elle était efficace tout en maintenant une production laitière correcte. Ses bœufs n’étaient pas aussi puissants que ceux du limousin, du salers ou du garonnais, mais étaient plus rustiques. Ils étaient appréciés pour leur tempérament vif et leur allure dégagée. Leurs onglons noirs ne s’usaient très peu et supportaient bien le fer. Elle semble être bien plus apte que les autres vaches laitières à supporter des températures élevées. Avec l’arrivée de la traction mécanique un peu avant la Seconde Guerre mondiale, on cesse cependant progressivement de l’utiliser à cette fin.
Par ailleurs la brune des Alpes arrive à se contenter de pâturages pauvres. Ces qualités de rusticité ont beaucoup joué dans son adaptation réussie en France, dans le Châtillonais où les terres pauvres accueillaient principalement des moutons avant l’arrivée de la brune, et un peu partout de le monde. Du fait de cette rusticité le vêlage est souvent plus facile que chez lez autres vaches laitières Sa résistance à la chaleur lui permet de s’adapter à des climats tropicaux ou subtropicaux.
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